Une gestion active au plus près des entreprises
BDL Capital Management est une société de gestion indépendante fonctionnant en b2b avec des clients institutionnels (compagnies d’assurance, caisses de retraites, mutuelles…), des banques privées et des conseillers en gestion de patrimoine. Thierry Dupont, co-fondateur de la société, nous explique la spécificité de son approche, basée sur une analyse approfondie des entreprises.
Dans quel esprit avez-vous créé BDL Capital management ?
Mon associé et moi-même avons créé cette société, il y a 17 ans, animés par la volonté de créer un acteur indépendant, et avec un esprit entrepreneurial très fort. Chez BDL, nous avons coutume de dire qu’il n’y a pas de meilleur investissement que l’entreprise. Nous sommes aujourd’hui 40 collaborateurs pour gérer 2,6 milliards d’euros de fonds, avec quatre stratégies différentes : un fonds actions européennes (BDL convictions), un fonds long/short Actions appelé BDL Rempart, un fonds Actions labellisé ISR (BDL transitions) et un fonds avec une approche quantitative (Durandal). Par ailleurs, la motivation des collaborateurs repose en grande partie sur la performance. Il y a un alignement complet des intérêts entre la performance, la rémunération variable des équipes, l’investissement systématique des collaborateurs dans les fonds gérés et pour bon nombre d’entre eux l’accès au capital de la société.
Qu’est-ce qui fait la spécificité de votre approche ?
C’est une gestion non par la macro-économie, mais par la micro-économie : il s’agit pour nous de sélectionner les sociétés les plus à même de créer de la valeur, c’est-à- dire de trouver les meilleurs modèles économiques, au bon prix. Cela peut paraître évident, mais on doit remarquer que ces dernières années le marché a surtout oublié cette notion de valorisation.
Pour mener à bien nos missions, nous disposons d’une grande équipe de gestion, avec 14 analystes, véritables experts sectoriels. Cette connaissance n’est pas seulement théorique : nous passons beaucoup de temps dans les entreprises, à la rencontre des CFO et CEO (plus de 1 000 meetings d’entreprises en 2019). Pour appuyer cette analyse fondamentale, nous avons construit nos propres outils d’aide à la gestion qui intègrent notre note interne ESG et qui nous permettent par exemple de tirer les leçons de nos investissement passés ou encore de repérer les comptabilités « agressives » de certaines sociétés. Nous disposons aussi d’outils de risque plus quantitatifs permettant d’analyser l’impact des facteurs, des secteurs, des pays…
Quelle analyse faite vous de la situation actuelle dans votre secteur ?
Avant la guerre entre la Russie et l’Ukraine, nous avions la conviction que l’inflation resterait forte (à cause de la reprise générale, l’épargne accumulée, la sortie du COVID). Nous savions que nous rentrions dans une nouvelle ère, avec une dynamique de hausse des taux, et donc la nécessité d’investir dans des entreprises qui ne souffrent pas de l’inflation, ou au contraire en profitent.
Avec la guerre ce phénomène est amplifié, avec une hyperinflation et surtout la crise de la supply chain (l’approvisionnement). La priorité pour une entreprise aujourd’hui, ce n’est pas de trouver des clients, mais de trouver de la matière. Or, nous n’avons jamais connu cette situation, où l’entreprise est en difficulté pour produire. Par conséquent, nous essayons de distinguer les entreprises qui sont atteintes ou non par cet aspect de la crise actuelle, et celles qui peuvent éventuellement en bénéficier : la situation que nous connaissons aujourd’hui peut être aussi source d’opportunités pour les entreprises. Enfin, un dernier élément important et caractéristique du marché actuel consiste en une compression des multiples : les écarts de valorisation sont devenus trop forts entre le moins cher et le plus cher.