2021 : la folle année de l'investissement factoriel
En 2021, l’indice STOXX600 des grandes capitalisations européennes a gagné plus de 25%.
Mais cette forte performance masque une divergence importante, qui devient visible lorsque l’on compare la volatilité de l’indice (environ 15% sur l’année) avec la volatilité factorielle (environ 20%).
Pour rappel, un indice factoriel, aussi appelé « smart beta », sélectionne les entreprises sur la base d’un critère commun et non de leur capitalisation boursière. Par exemple un indice fondé sur le facteur « croissance » va réunir les entreprises offrant la plus forte croissance de leur chiffre d’affaires ou de leur bénéfice.
Selon nos données, 2021 est la première année, depuis 2007, où l’on observe une volatilité factorielle supérieure à la volatilité du marché action. Cela signifie que les moteurs de performances du marché ont beaucoup changé au cours de l’année.
Autrement dit, il y a eu un grand nombre de rotations factorielles et sectorielles. On peut ainsi découper l’année 2021 en deux périodes :
- De janvier à mai, une hausse continue du marché, sans volatilité notable, du fait d’une visibilité macro-économique claire (reprise économique, réouverture) ;
- De juin à décembre, une hausse du marché plus volatile liée aux incertitudes sur l’inflation
La grande question posée sur la période allant de juin à décembre a porté sur la continuation de la reprise économique et surtout sur un possible changement de régime en matière d’inflation. Son sursaut Est-il transitoire ou sera-t-elle durablement plus élevée ? Et quel impact attendre du niveau de l’inflation sur les décisions à venir des banques centrales ?
Ce sont ces incertitudes qui ont contribué à la volatilité factorielle, mais aussi à un grand nombre de rotations sectorielles. On voit dans le tableau suivant que la relative harmonie des cinq premiers mois de l’année, avec une hausse à deux chiffres de la plupart des secteurs, a été ensuite brisée, même si les secteurs en bas de tableau (à commencer par les services financiers) ont continué sur leur lancée.
En conclusion, l’année 2021 a été en réalité plus agitée que ne le laisse entendre la seule performance de l’indice STOXX600. L’indice a été porté par l’ensemble des entreprises en début d’année, avec une préférence du marché pour les entreprises ayant une valorisation attractive. Un comportement caractéristique d’un régime de reprise ! En revanche, sur la deuxième partie de l’année, les incertitudes macro-économiques, principalement concernant les niveaux d’inflation, ont entraîné des rotations factorielles et sectorielles importantes.
En 2022, la clarification de l’action des banques centrales devrait permettre de réduire cette volatilité factorielle, même si, selon nous, elle devrait rester élevée.
Maxime Hayot, gérant du fonds Durandal